Ces deux-là m'ont cloué le bec

En m’installant devant mon poste téléviseur dans la soirée d’hier, pour suivre le débat télévisé entre Gbagbo et Ouattara, je ne m’attendais pas à regagner mon lit si impressionné. Les discours de l’un et de l’autre ont été si extrêmes et si violents ces derniers jours que je craignais une escalade verbale sur le plateau de la RTI. C’aurait été un fiasco préjudiciable aussi bien pour le CNCA à qui l’on doit l’initiative du face-à-face, que pour la Radio Télévision Ivoirienne et pour la suite des événements en Côte d’Ivoire. Le risque était là, gros comme ça.

Il y a également que je ne savais pas Gbagbo aussi bon débatteur, à l’opposé de Ouattara. J’ai eu plusieurs fois l’opportunité d’écouter les deux se critiquer ou se prononcer sur des sujets divers. L’un m’a toujours paru un peu brut dans ses propos et l’autre un tantinet plus raffiné. Que des préjugés ! Je vous l’accorde.

En somme, j’ai vécu hier 2h35 minutes extraordinaires, par moment émouvantes. Un débat télévisé annoncé, à raison, comme une première de tous les dangers et qui aura été heureusement tout le contraire. Ouf !

De cette première, voici le récapitulatif que je fais :

- Echanges courtois, respectueux, détendus, soutenus entre deux politiciens mais deux ‘‘Potes’’ en réalité.

- Laurent Gbagbo a des arguments et un bilan solides

- Alassane Dramane Ouattara a des projets novateurs

- Il se dégage des convergences entre Gbagbo et Ouattara sur plus d’un défi de développement pour la Côte d’Ivoire.

- Les deux ont martelé leur foi en l’UEMOA et en la CEDEAO. Sur ce point, Gbagbo a fait un pas en avant, un gros effort. J’ai encore en mémoire ces derniers réquisitoires contre certains pays de la sous-région pour des motifs qui n’en valaient pas la peine. Il est revenu à de meilleurs sentiments. Tant mieux !

Réussir ce face-à-face télévisé entre les 2 mastodontes de la politique ivoirienne était un exploit à accomplir. Le deuxième exploit après l’organisation du premier tour. Mission réussie. Il reste à présent deux autres exploits :

1-Que le deuxième tour soit à l’image du premier.

2-Et qu’au lendemain du scrutin, le perdant n’hésite pas à féliciter le vainqueur.

Les deux s’y sont engagés hier. Ils ont maintenant l’obligation de tenir parole, dans l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire.