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18 septembre 2013

Politique Pandemonium

Au regard des pratiques actuelles au Bénin, il paraît évident, qu’en définitive, la politique est aujourd’hui davantage une activité lucrative qu’autre chose; à l’image de ce que sont devenus beaucoup de secteurs qui n’ont pas vocation à promouvoir le profit individuel. Tenez ! Le journalisme par exemple.

 

Il se raconte, à raison, que la presse béninoise n’est plus qu’un fourre-tout, l’ultime refuge lorsqu’on a échoué partout ailleurs. En termes plus vulgaires, c’est là où il y a toujours une chance de s’en tirer à bon compte même en étant bon à rien. Il vous suffira d’être un peu cupide, insincère, opportuniste, sans scrupules.

La politique comme le journalisme. Même pipe, même tabac !

D’abord, mettons-nous d’accord. Point n’est besoin de sortir de Sciences Po, de l’ENA ou de Havard pour disposer d’une légitimité en politique et s’affubler du titre de politicien. Il faut en déduire que la carrière politique est avant tout une posture qui se construit sur des actes et sur la durée. C’est un parcours de combattant. C’est une question d’endurance dans le militantisme, un militantisme bâti sur un idéal, un idéal au service de la patrie et des compatriotes, un militantisme qui ne s’use pas à l’épreuve des échecs.

Fort de ce préalable, intéressons-nous aux discours de nos politiciens, à la qualité des débats qu’ils nous offrent. Observons les flux migratoires entre les partis politiques, entre l’opposition et la mouvance présidentielle. Regardons bien dans le lot de ce que le Bénin a compté et compte d’hommes politiques pour nous demander combien en sont arrivés là par conviction et par dévouement pour leur nation. Ils sont combien, nommés ou élus, dont la nomination ou l’élection est la reconnaissance d’un engagement citoyen avéré ?

Dans ce pays, faire la politique est de nos jours la chose la plus banale qui soit. De hauts cadres formés à grands frais dans les meilleures universités du monde, parce qu’ils ont goûté à la politique, en viennent à oublier que leur cursus académique les destine prioritairement à mettre leurs technicités à la disposition de la société. Un gâchis à bien y penser. Atchégbé, médecin de renom en exercice et l’opposant Tchégbéhounton se sont vus confier des postes de responsabilité par le pouvoir en place. Ils deviennent volontiers membres de la mouvance présidentielle. Le médecin cesse d’être médecin, se découvre des talents de politicien et chacun passe le clair de son temps en campagne pour le pouvoir jusqu’au jour où il est demis de ses fonctions. Il a beau essayer ensuite de démontrer au patron qu’il reste actif à ses côtés, l’ardeur ne dure que le temps que dure l’espoir de retourner aux affaires. C’est-à-dire rarement longtemps.

Il paraît qu’ailleurs la politique est un métier, qu’en Afrique, elle est une opportunité.

Sous nos cieux, la politique est en général un fond de commerce, un buffet libre-service et chacun y va de la taille de son ventre. On est politicien pour mieux faire chanter ceux qui sont au pouvoir, pour obtenir un poste et avoir le droit de s’en mettre plein les poches. L’environnement est tel qu’à ce jeu, les arrivistes n’échouent presque jamais. En journalisme, nous les appelons des journaleux. En politique, ce sont des politicards. A tous les coups, le peuple passe pour le dindon de la farce.

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