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9 décembre 2010

L’enfer, 3 jours à l’hebdo !

Le paradoxe est écœurant ! L’hôpital public dont la vocation est de sauver des vies est devenu un mouroir. On n’y va plus pour guérir de ses maux mais pour en crever lentement mais sûrement. C’est au Bénin que ça se passe, au nez et à la barbe de tous.

     Les militants du Front Uni des Organisations Syndicales de la Santé (FUOSS) sont en grève depuis plusieurs semaines. Une grève de 72h sans service minimum, tous les mardis, mercredis et jeudis, jusqu’à ce que le gouvernement béninois daigne se pencher sérieusement sur leur plate-forme revendicative. Je ne vais pas me faire ici leur porte-parole. Disons que les grévistes exigent du mieux-être, des choses qu’ils estiment essentielles à leurs conditions de vie et de travail, notamment une prime de risque pour leur corporation. Rien qui ne soit au-delà des capacités de leurs autorités de tutelle, précisent-ils. Cette revendication est motif de grogne et de grèves perlées depuis 2008.

     En face, le gouvernement dit avoir le dos au mur et insinue que la coalition de 22 syndicats, qui forment le FUOSS, en fait trop. C’est à peine s’il ne les accuse pas d’être atteints du syndrome qui, selon les Yayistes, pertube tous les travailleurs mécontents dans le pays ces derniers temps : le syndrome du mal opposant. Tous ceux qui ont quelque grief contre le pouvoir en place sont des sbires de l’opposition politique. Le diagnostic est systématique et absolu.

     Ces grévistes-ci déclarent que c’est l’indifférence voire le mépris de l’Exécutif face à leurs revendications, qui ont fait d’eux des jusqu’auboutistes. Le Ministre de la Santé, lui, est persuadé que ce sont des extrémistes boulimiques, sans conscience professionnelle, et sans aucun égard pour la personne humaine.

     Jusqu’auboutistes ou extrémistes portent bien leur qualificatif, en tout cas. Pour l’heure, ils ne semblent pas près de fléchir. Et plus, le gouvernement leur met la pression, plus ils durcissent leur position. Menaces d’affectations ciblées, de défalcation sur salaire, d’assignation en justice, Envoi d’éléments de l’armée et d’appelés au service militaire dans les hôpitaux et centres de santé paralysés pour suppléer les ‘‘débrayeurs’’… La mayonnaise ne prend guère. Bien au contraire…Si les militants du Front Uni des Organisations Syndicales de la Santé étaient prêts à se contenter d’un minimum, à présent ils veulent tout ou rien. L’option du ça passe ou ça casse paraît définitive. Pendant ce temps, les malades qui n’ont jamais pu avoir d’autres recours à part l’hôpital public, sont en agonie, sentant leur mort prochaine et irréversible. Beaucoup ont déjà tiré leur révérence, la peine dans l’âme, les larmes aux yeux et le cœur plein de haine.

     Conscients de l’ampleur du désarroi que leur bras de fer sème dans la société, Gouvernement et Syndicalistes s’efforcent désormais à travers médias interposés, d’avoir l’opinion publique à ses côtés. Ils pensent que le soutien de quelques béninois leur épargnera une éventuelle sentence. C’est qu’ils se gourent ! Les âmes des victimes crieront vengeance. Chacun répondra de ses actes tôt ou tard, devant la justice des Hommes ou celle de Dieu.

     Tous des meurtriers !

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